vendredi 7 décembre 2012

Scission du DAL35


La fédération DAL, par le biais de son porte-parole Jean-Baptiste Eyraut, a demandé aux militants les plus actifs du Dal35 de quitter l'association au motif que ceux-ci ne respecteraient pas la charte du DAL en ne s'occupant que des migrants.
Nous réfutons catégoriquement cette allégation, qui entretient la concurrence entre les exclus.  Il convient de rappeler le contexte de la création du DAL 35 :  Le comité a vu le jour à Rennes en 2009, face au désengagement de l'Etat qui ne respectait pas ses obligations légales vis à vis des demandeurs d'asile en les laissant à la rue. Si aujourd'hui le DAL 35 n'accompagne que des migrants dans ses réquisitions,  ce choix est imposé par la situation à Rennes.
Nous avons donc décidé de créer "Un Toit c'est un Droit" et nous continuerons d'accompagner  tous les mal-logés qui nous solliciterons.
Merci de votre compréhension,de votre soutien et à bientôt.
Rendez-vous sur :

mardi 27 novembre 2012

Une petite quarantaine de personnes sur le carreau après l'expulsion de ce matin !

Une quarantaine de personnes occupe actuellement l'entrée du musée des Champs Libres, à Rennes. Parmi elles, 16 adultes et 21 enfants, tous demandeurs d'asile. Absents ce matin du squat de Pacé, ils n'ont pu avoir accès aux solutions d'hébergement proposées par la préfecture. Un élu de permanence doit arriver sur place.
N'hésitez pas à les rejoindre !!!

La réquisition de Pacé est en cours d'évacuation !

Seuls les militants qui ont dormi sur place ont pu accompagner de l'intérieur les migrants, ce matin : les forces de police ayant en effet été déployées autour du bâtiment vers 3h pour en interdire l'accès.

Accès interdit à toute personne militants et occupants compris. De source policière "Pour éviter les troubles liés aux éventuels opposants au relogement". Comme quoi on peut être flic et avoir un sacré sens de l'humour !

L'expulsion en toute humanité (dixit le préfet)a ainsi pu commencer à 6h après l'arrivée des renforts de police et - saluons leur aimable collaboration - de la SNSM.
Expulsion humaine donc où l'on voit arriver à nos côtés une femme qui avait gagné une nuit à la loterie du 115 et ne peut accéder à ses affaires ni espérer entrer dans le dispositif de "relogement".
Expulsion humaine où Jacques l'un des nôtres se fait sortir du bâtiment car il a osé s'exprimer lorsque les forces de l'ordre ont empêché une maman de rejoindre son bébé après être sortie pour mettre leurs affaires à l'abri.
Expulsion humaine où l'on nous apprend que les chambres sont évacuées méthodiquement sans prendre en compte les indications des quelques militants sur place (personnes cardiaques, âgées, enfants asthmatiques...)
Expulsion humaine où l'on voit sortir les enfants scolarisés sans leurs affaires...
Les migrants sur place repartent au compte-goutte munis d'un ticket pour se rendre à la préfecture et y découvrir leur hébergement pour ce soir. Il est 6h20 quand les premiers sortent et la préfecture n'ouvre qu'à 9h, il fait frisquet et pleut par intermittence, mais c'est un détail, reprenons.
Où les personnes seront-elles hébergées ? Un communiqué en fait la liste, une vingtaine de lieux disséminés sur le département. Nous le publierons ici. Notons juste que dans le dispositif figurent comme d'habitude des lieux d'hébergement où les migrants ne pourront trouver refuge que pour la nuit (hôtels, foyers... ), des lieux reculés qui vont un peu plus leur compliquer un peu plus la vie si besoin était (Québriac, Bain sur Oust..)

Nous regrettons bien évidemment :
- que cette expulsion ait eu lieu aujourd'hui 27 novembre alors que les travaux du bâtiment ne commenceront que fin janvier prochain.
- cette dissémination qui va nuire en particulier à la scolarité des enfants.
- les solutions provisoires uniquement destinées à une communication plus "propre" (pour rappel après l'expulsion du 180, rue de Fougères, beaucoup parmi les chanceux qui avaient été "relogés" n'avaient en fait obtenu que 3 nuits d'hôtel).

Nous vous donnons rendez-vous à 16h pour faire le point sur les situations et faire pression pour essayer de trouver des solutions pour les laissés pour compte. Le lieu sera communiqué ultérieurement.

Les premiers articles sont déjà parus :

Le Mensuel de Rennes.

Ouest France.


[Photo Karen Faurie, Ouest France]



dimanche 25 novembre 2012

250 DEMANDEURS D’ASILE ET SANS PAPIERS DONT 80 ENFANTS MENACES D’ETRE JETES A LA RUE.. UN KYSTE ?



Source : Médiapart


250 DEMANDEURS D’ASILE ET SANS PAPIERS DONT 80 ENFANTS MENACES D’ETRE JETES A LA RUE.. UN KYSTE ?

 A Rennes comme ailleurs, de nombreux migrants sont confrontés à des difficultés de logement dramatiques en ce début d'hiver. Les demandeurs d'asile, à qui les conventions européennes accordent pourtant un droit au logement, ne trouvent pas place dans les CADA. Les tentatives de la préfecture de les répartir sur les quatre départements bretons n'aboutissent qu'à les envoyer àla rue ailleurs. Viennentgrossir les rangs des sans-abris les très nombreux demandeurs d'asile placés sous statut Dublin 2, les demandeurs d'asile en procédure prioritaire venant des pays dits "sûrs", les déboutés du droits d'asile expulsés des CADA qui se retrouvent sans domicile quand ils ont la chance de ne pas être assignés à résidence, des Roumains européens de seconde zone, des Roms rejetés de partout et autres sans-papiers épuisés. Tout cepetit mondetente de survivre dans les rues de notre belle cité bretonne, aidés par quelques associations débordées. Des hommes, des femmes seules, des familles avec enfants, des femmes enceintes, des nouveaux-nés, des malades.
             Que peuvent-ils faire ? Ils se réfugient dans des squats, dont plusieurs appartiennent à la Ville de Rennes, qui les expulse sans scrupule à la veille de l'hiver,  alors qu'il n'y a aucun projet immédiat pour ces bâtiments. Des propositions de relogements ? 3 nuits d'hôtel généreusement octroyés, dont ils ne pourront même pas bénéficier, l'hôtelier ayant décidé que le "pédigrée" de ces gens ne lui convenait pas.
             A quelques kilomètres de là, dans la commune de Pacé, 250 autres migrants, dont 80 enfants, accompagnés par le DAL 35, se sont installés dans une ancienne maison de retraite désaffectée.  Mais la justice a décidé de leur expulsion à partir du 15 novembre. Et depuis cette date, ils vivent dans l'angoisse de cette menace d'expulsion mais dont nul ne juge utile de leur indiquer la date. Angoisse de se retrouver à la rue en plein hiver. Angoisse d'être confrontés à la police, pour ces exilés qui ont souvent de terribles souvenirs de la police de leur pays. Angoisse de perdre le mobilier qu'ils ont patiemment récupéré pendant ces six mois de squat. Angoisse de perdre, encore une fois, ce lieu de vie, où tout n'a certes pas été idyllique, où la vie quotidienne n'a pas toujours été simple, où la promiscuité a parfois crée des tensions, mais où cependant  ils ont pu se poser et se reposer, reconstruire une vie de famille, scolariser leurs enfants, oublier la vie au 115, si épuisante et si porteuse d'angoisse.
             Alors, même si un groupe d'identitaires bretons s'est élevé contre leur présence,  même si certains voisins les trouvent bien dérangeants, la population vient leur apporter son soutien. Le 7 novembre, 300 personnes, militants et habitants de la commune, sont venus au squat leur  dire leur solidarité. Dans la commune, un collectif de citoyens s'est formé pour réclamer leur relogement dans des conditions dignes et interpelle inlassablement les autorités. Et les professeurs et parents d'élèves d'un collège de Rennes appellent à un rassemblement samedi 24 novembre devant la mairie de Rennes. Des professeurs, révoltés de voir leurs élèves angoissés changer de comportement en classe ou ne plus venir de peur de ne plus retrouver leur famille le soir, téléphonent à la préfecture.
            Alors certes ils seront expulsés. Certes, malgré les déclaration de le préfecture qui déclare chercher des solutions de relogement ou au moins de "mise à l'abri", l'interminable attente se poursuit. Mais ils n'oublieront pas que des citoyens se sont mobilisés pour clamer qu' "un toit c'est un droit" pour tous et réclamer que les autorités prennent leur responsabilité sur cette lancinante question du logement des migrants.
 Armelle Bounya, RESF35,  DAL35

mercredi 21 novembre 2012

Reportage sur TV Rennes

Magnifique reportage de Thibaut Boulais pour "Du Buzz et débat" sur TV Rennes :

100 enfants expulsés ou expulsables dans l’agglo rennaise : ils doivent être relogés et poursuivre une scolarité décente !



Collectif des professeurs, personnels et parents du collège Echange

Pique nique d’indignation et de soutien

Samedi 24 novembre à 12h, place de la mairie à Rennes

Depuis plusieurs semaines, à Rennes comme dans d’autres villes, des expulsions sans relogement ont mis à la rue des migrants d’origine mongole, géorgienne, roumaine, russe, tchetchène, albanaise ou arménienne dont de nombreux enfants scolarisés à Rennes et hébergés de façon précaire. Toutes leurs affaires ont parfois été jetées à la benne, dont les cartables et manuels scolaires de leurs enfants ! Beaucoup aujourd’hui se retrouvent au squat de l’ancienne maison de retraite à Pacé (300 migrants dont 80 enfants), de nouveau menacés d’expulsion imminente avec les enfants déjà sur place.
De beaux discours ! 
Pourtant, à la rentrée 2012, les recteurs, inspecteurs, chefs d’établissement et enseignants ont reçu une nouvelle circulaire sur l’accueil des enfants allophones dans les écoles, précisant :
« L’école est un droit pour tous les enfants (…) quels que soient leur nationalité, leur statut migratoire ou leur parcours antérieur ». Elle a « l’obligation de mettre en place (...) l’accueil et la scolarisation des enfants allophones arrivants. Dans ce cadre, il est de la responsabilité de l’institution scolaire de mettre en place les conditions qui facilitent aux parents les démarches d’accès à l’école et leur implication dans la scolarité de leur enfant, condition de sa réussite ».

Pourtant, depuis août 2012, une circulaire interministérielle (Éducation nationale, Affaires sociales et Santé, Logement, Intérieur, Travail, Emploi, et Formation professionnelle) fixe un cadre nouveau sur l’accompagnement des évacuations de campements illicites. Elle demande :
« la recherche de solutions d’accompagnement dans les différents domaines concourant à l’insertion des personnes (scolarisation, santé, emploi, logement/mise à l’abri...) » avec « obligation d’assurer un traitement égal et digne de toute personne en situation de détresse sociale  ». La coordination des acteurs locaux est mise en œuvre par le préfet.

Mais dans les actes ? 
Depuis octobre, les expulsions n’ont pas cessé. Enfants, bébés, femmes enceintes, parents : qu’importe, tous et toutes sont logés à la même enseigne : la nuit dehors, au froid, débrouillez-vous ! Quelle honte ! La semaine dernière au collège Echange -l’un des 5 établissements rennais abritant des classes d’accueil d’élèves primo-arrivants ne maîtrisant pas le français -, deux enfants ont été expulsés, Marius (4e) et Rebecca (6e), qui n’ont pas fait la rentrée après les vacances de la Toussaint ; six autres sont menacés. Et dans la ville, près de 100 enfants scolarisés dans différentes écoles maternelles ou primaires, collèges, lycées sont dans le même cas.

Professeurs, personnels et parents du collège Echange se mobilisent

Nous, professeur-e-s, personnels et parents d’élèves du collège Echange engagé-e-s pour que soit garantie à tous les élèves une scolarité dans nos écoles, sommes indigné-e-s des expulsions de familles orchestrées ces dernières semaines !
Au moment même où nos élèves commencent une scolarité au collège, nous n’acceptons pas que Marius (4e), Rebecca (6e) et n’importe quel autre élève scolarisé passent ne serait-ce qu’une seule nuit dehors. Dans quel État vivons-nous pour infliger à des enfants une telle situation, un tel abandon ?
Les personnels et parents d’élèves du collège Echange soutenant cette cause réclament un arrêt de ces expulsions et un relogement de ces enfants et de leur famille dans des habitations décentes pour que n’importe quel jeune puisse jouir d’une scolarité digne des valeurs que notre chère république proclame....

Liberté, égalité, fraternité ! Aidez-nous ou rejoignez-nous :

- Pétitions en ligne  Sur les sites de Réseau éducation sans frontières et petitions24.net
- Pétition du collège échange http://www.petitions24.net/soutenon...
- Pétition de l’école primaire de l’Ille http://www.educationsansfrontieres....
- Pique-nique et rassemblement de soutien
Place de la maire à Rennes, samedi 24 novembre à midi ! Amener du carton pour la construction de maisons...


Une centaine d’enfants menacés
Ils sont géorgiens, russes, roumains, tchétchènes, mongols, albanais ou arméniens ; ils et elles s’appellent Floreal, Mihail, Krina, Marius, Rebecca, Sabrina, Alexandre, Marius, Vasha, Mariam, Oto, Nikoloz, Vaché, Bayamaa, Diana, Aïda, Ayoub, Amira, Ashab, Jarek, Mariam, Nia, Nensi, Negi, Nergisa, Andrea, Alexandre, Lyova, Lina, Magomed, Yasmina, Ina, Karen, Nika, Lika, Milca, Adeline, Irakli, Giorgi, Tekla, Nika... et sont scolarisés dans les écoles maternelles et primaires (Colombier, l’Ille, Contour Saint-Aubin, Faux-Ponts, Jean-Moulin, Guillevic), collèges (Echange, Malifeu, Hautes-Ourmes, Les Chalais, Clotilde Vautier), au lycée rennais Victor & Hélène Bash et dans les écoles de Pacé.

Contacts :
Collectif des parents et personnels du collège Echange
Véronique Bonnet, parent d’élève : 06 43 81 13 38, e-mail : veronique.bonnet@region-bretagne.fr
Maud Rouvière, parent d’élève, tél. : 02 99 59 44 58, e-mail : md.rouviere@free.fr
Réseau éducation sans frontières 35
Alain Quemener (coordination), tél : 06 64 50 17 95 ou e-mail : a.quemener@wanadoo.fr

Annexe

LETTRE D’INDIGNATION ET DE SOUTIEN AUX ELEVES ET FAMILLES EXPULSES DE LEUR LOGEMENT

Nous, professeur-e-s, personnels et parents d’élèves du Collège Echange engagé-e-s pour que soit garantie à tous les élèves une scolarité dans nos écoles, sommes indigné-e-s des expulsions de familles orchestrées ces dernières semaines .
En effet, au moment même où nos élèves commencent une scolarité dans le collège , nous n’acceptons pas le fait que Marius (4e), Rebecca (6e) et n’importe quel autre élève scolarisé, passent ne serait-ce qu’une seule nuit dehors.
Dans quel Etat vivons-nous pour infliger à des enfants une telle situation, un tel abandon ?
Les personnels du collège Echange et les parents d’élèves soutenant cette cause réclament un arrêt de ces expulsions et un relogement de ces enfants et de leur famille dans des habitations décentes, pour que n’importe quel enfant puisse jouir d’une scolarité, digne des valeurs que notre chère république proclame....

Liberté, Égalité, Fraternité !

Ce courrier a été adressé à :
. Daniel Delaveau, maire de Rennes,
. Didier Le Bougeant, élu municipal du quartier Dinan-Chézy,
. Marcel Rogemont, député et conseiller général siégeant au conseil d’administration du collège Echange,
. Michel Cadot, préfet de la région Bretagne.
Un courrier a aussi été adressé aux élues et députés rennaises
Marie-Anne Chapdeleine et Nathalie Appéré


Pacé : Du Buzz et Débat, reportage vidéo


http://www.tvrennes35bretagne.fr/fr/programme/?id=dubuzzetdbat-37913

Thibaut Boulais
Journaliste -Reporter d'Image 
Emissions :  "Culture" et "Du Buzz et Débat"




Réquisition de Pacé


Les 250 migrants de Pacé risquent l'expulsion d'un moment à l'autre.

Grâce à la solidarité d'habitants du secteurs et de paysans ayant accepté de stocker leurs affaires, les migrants se sont donc déjà préparés à quitter les lieux dans le calme et n'ont conservé avec eux que le strict minimum : depuis le 15 (date buttoir donnée par le tribunal pour le départ des lieux), beaucoup n'ont gardé que les vêtements qu'ils ont sur eux, évacuant le matériel de cuisine et parfois même les couvertures.

La question fondamentale n'est donc pas celle d'un refus obstiné de quitter le squat de Pacé mais celle du relogement. Or la préfecture refuse de donner des informations précises quant à la date précise d'intervention des forces de l'ordre et quant au sort des résidents après. Cela crée une situation d'attente insupportable et rajoute une angoisse et des difficultés de vie quotidienne terribles pour une population déjà dans une précarité extrême.

La préfecture s'est contentée, lors de sa conférence de presse, de parler de perspectives de "mise à l'abri" et d'appel à la "solidarité nationale". Il est à craindre que seuls des hébergements de 3 jours en hôtel soient proposés aux familles, puis plus rien comme c'est déjà le cas actuellement pour les autres squats évacués ces dernières semaines (et dont, concrètement, les habitants sont ensuite venus se réfugier ... à Pacé !). La référence à la "solidarité nationale" est également particulièrement inquiétante : cela signifie que les familles pourraient être envoyées n'importe où en France, alors que leurs dossiers sont traités à Rennes où elles ont trouvé un accompagnement associatif, où leurs enfants sont scolarisés ... et où se trouvent également leurs maigres bagages ! (et on ne saurait leur reprocher de les avoir stockés chez des particuliers car cette décision a été prise dans le souci de la préservation de leurs maigres biens mais, aussi, d'une évacuation plus aisée de Pacé).

Que l'on ne dise pas aux associations qui accompagnent les Migrants qu'elles "font dans le misérabilisme", qu'elles "fantasment" ni qu'elles instrumentalisent des "erreurs" marginales de l'Administration : mardi 13 novembre, 2 familles suivies par les associations et parfaitement connues de l'Administration se retrouvaient à la rue à 10 h du soir, avec une température de 4 degrés, après avoir été expulsées de leur squat, avoir été hébergées à l'hôtel 6 nuits, en avoir été expulsées et sans aucune possibilité d'accueil au 115, déjà saturé. Avec les parents, un bébé de 3 mois et 2 autres de 1 an et demi. Cela, sans parler des familles à la rue que nous ne connaissons pas ni des 7 enfants roms du squat fermé des prairies St Martin pour qui la préfecture avait payé 3 nuits d'hôtel ... et qui ont été expulsés par le taulier au bout d'une nuit (dont un nourrisson de 2 semaines) ! Toutes ces familles n'ont, pour l'instant, comme seule solution ... que de venir à Pacé ... dont on attend l'expulsion imminente !!! Or, parmi les migrants de Pacé, il y a 80 enfants qui n'ont, eux aussi, comme seule perspective que la mise à la rue en plein hiver !!! Il faut noter que toutes ces familles scolarisaient leurs enfants et que la politique actuelle de la préfecture, de fait, contraint à une déscolarisation (comment envoyer son enfant à l'école quand on ne sait pas si, le soir venu, on sera en mesure de les récupérer ?).

Aujourd'hui, il s'agit bien d'une crise humanitaire sans précédent sur Rennes : si un drame venait à survenir, le gouvernement et son administration en porteraient l'entière responsabilité. Au-delà même des différences d'appréciations politiques, ce dont il s'agit aujourd'hui c'est bien de protection de la vie et des droits humains fondamentaux. Que les personnes ainsi mises en danger par la politique de M Valls soient migrantes ou pas n'est d'ailleurs pas la question : un toit c'est un droit pour tous !

Et que l'on ne nous objecte pas que cela créerait "un appel d'air" pour deux raisons essentielles :
      les personnes dont nous parlons sont ici et maintenant (et la plupart en situation régulière puisqu'elles sont demandeuses d'asile)
      quand, dans son pays de résidence, on en vient à craindre pour la vie des siens, croyez-vous raisonnablement que l'on prenne le temps de se renseigner sur la politique du département d'Ille-et-Vilaine  ?
Certes, il ne faut pas nier qu'une partie de la solution se trouve dans l'amélioration des conditions de vie et de démocratie des pays d'origine (qui peut croire qu'une personne quitte son pays, sa famille, ses amis par pur plaisir ?). La France et l'Europe ont bien sûr un rôle politique à jouer dans ce domaine. Force est de constater que, pour l'instant, celui-ci n'est pas particulièrement positif ...

De fait, au cours des derniers jours, les associations accompagnant les Migrants ont été contraintes de gérer des questions humanitaires une grande partie du temps. Il importe qu'une action politique forte soit menée, permettant y compris aux salariés qui ne peuvent être sur le pont tout le temps, de manifester leur solidarité et leur révolte.

Vous pouvez, dores et déjà, retenir les dates suivantes :

      mercredi 21 novembre : 12 h à la préfecture (action RESF de soutien aux familles mises en résidence et risquant l'expulsion de France), 18 h à la Mir (dans le cadre de la semaine de solidarité internationale et de l'hommage à M. Goubin)

      samedi 24 novembre : 12 h, pique-nique place de la mairie (à l'appel des enseignants et parents d'élèves du collectif du collège d'Échange, avec le soutien de RESF et du DAL)

Rappel :

      collectif des habitants de Pacé contre l'expulsion : http://collectifpaceen.monsite-orange.fr



jeudi 15 novembre 2012

Pacé : Un collectif d'habitants dit "non" à une expulsion du squat !


Un collectif de citoyens pacéens est né en réaction au problème du squat de Pacé. Dans un communiqué, les membres du groupe expliquent que "les citoyens de la ville de Pacé n’acceptent pas que leur commune soit le théâtre d’une expulsion massive ». "C’est de cette revendication partagée qu’est né le Collectif de citoyens pacéens. Ce groupe d’expression n’a d’autre objectif que de faire entendre la voix des riverains, des parents d’élèves et du plus grand nombre d’habitants de la petite commune de Rennes Métropole (10 000 habitants), auprès des autorités et notamment du ministère de l’intérieur. Devant l'urgence et la gravité de la situation en cette période hivernale, le collectif de citoyens pacéens refuse l’expulsion des hommes, femmes et enfants de la résidence du Parc, quelle que soit leur nationalité, tant que d’autres solutions de logement durable ne sont pas proposées. Pour rappel, 250 personnes, dont de nombreux demandeurs d’asiles, vivent depuis 6 mois dans les locaux d’une ancienne maison de retraite, sans trouble à l'ordre public. Le tribunal d'instance de Rennes a repoussé leur expulsion au 15 novembre 2012. Une intervention des forces de police est donc désormais à craindre alors qu’aucune solution de relogement n’a été trouvée par la préfecture. A l’annonce de cette décision, une pétition a commencé à circuler dans la commune, sur le marché, devant les écoles et bientôt sur internet. L'association de parents d'élèves a interpellé le préfet et l'Inspecteur de l'Education Nationale."


Nous sommes des citoyens de Pacé, commune d'Ille-Et-Vilaine. Environ 250 personnes occupent depuis début mai 2012 sans trouble à l'ordre public la Résidence du Parc, une ancienne maison de retraite, présentée depuis par la presse comme « le plus grand squat de France ».

Une décision de justice a autorisé leur expulsion à compter du 15 novembre 2012. Désormais, les forces de police peuvent intervenir à tout moment alors qu'aucune solution de relogement n'a été proposée par la Préfecture.

Notre Collectif de Citoyens Pacéens ne veut pas que sa commune soit le théâtre d'une expulsion massive, car nous n'acceptons pas que des femmes, des hommes mais aussi des enfants puissent se retrouver à la rue, de surcroît en début de période hivernale.

La mobilisation pacéenne grandit de jour en jour, notre pétition continue à circuler dans la commune. L'association de parents d'élèves a interpellé le préfet et l'Inspecteur de l'Education Nationale. Trente organisations politiques, associatives et militantes de Rennes Métropole se sont elles aussi mobilisées pour exprimer leur soutien le mercredi 7 novembre 2012.

Devant l'urgence et la gravité de la situation, nous demandons instamment à M. Le Président de la République, à M. Le Premier Ministre, à Monsieur le Ministre de l'Intérieur, à Madame la Ministre du Logement, à Madame la Ministre de la Justice, à Monsieur le Préfet d'Ille-Et-Vilaine d'intervenir pour que soit proposées à toutes les personnes de la Résidence du Parc des conditions de vie décente, à commencer par un logement durable. Dans l'attente que des solutions pérennes soient trouvées, nous refusons qu'ait lieu leur expulsion.

Si vous souhaitez soutenir notre action, signez la pétition en ligne
 pour nous contacter  collectif.paceen (at) gmail.com

Réquisition de Pacé : l'insupportable attente...

15 novembre. La date fatidique est arrivée. Pour les personnes encore sur place, une terrible attente commence. Peut-être quelques nuit à l'abri encore, mais quelles nuits !
A la clé une expulsion manu militari traumatisante et peu d'espoir de relogement vu la situation déjà tendue.

Ouest France ce matin :

Pacé. Les 250 migrants du plus grand squat de France craignent l’expulsion



Ambiance tendue depuis quelques jours au squat de Pacé près de Rennes. Les 250 migrants qui y vivent depuis mai dernier craignent d’être expulsés à partir de demain matin. Le tribunal de Rennes leur avait donné jusqu’à ce jeudi soir minuit pour évacuer les lieux.
« En fait, on ne sait pas vraiment quand on va être expulsé » précise une militante de l’association droit au logement (Dal) qui, en mai dernier, a « ouvert » ce squat. « Ca peut être demain matin à partir de 6h ou dans les jours à venir. Nous avons conseillé aux occupants de mettre à l’abri le peu d’affaires qu’ils possèdent et de ne garder qu’avec eux le strict minimum. » Des migrants qui vivent dans l’angoisse. « Où va-t-on aller si on est expulsé ? Il n’y a plus de places d’accueil pour nous héberger » résume l’un d’eux.
Un véritable casse-tête politique et humain pour les politiques et la préfecture.

France 3 :

Squat de Pacé (35) : dans l'angoisse de l'expulsion

Les quelques 250 migrants hébergés dans le squat de Pacé près de Rennes, vivent dans l'angoisse d'une expulsion. Le délai de 4 mois, accordé par la justice pour évacuer le squat est arrivé à son terme.
  • Par Krystell Veillard
© France 3 Bretagne
© France 3 Bretagne
Nuit d'angoisse au squat de Pacé, une ancienne maison de retraite, investie depuis le 6 mai par des familles de migrants d'origine Mongole, Géorgienne, Tchetchène ou Africaine. A partir de 6h ce matin, tous savent qu'ils peuvent être expulsés d'un moment à l'autre par les forces de l'ordre. Le délai de 4 mois accordé par la justice est arrivé à son terme ce 15 novembre. Beaucoup ont fait leurs bagages et sont partis déjà, pour ne pas avoir à vivre la violence d'une évacuation... d'autres rassemblent encore leurs affaires, évacuent leurs meubles, tout ce qu'ils ont pu rassembler pour tenter de recréer un semblant de foyer...

L'attente de l'expulsion : le reportage de Séverine Breton et Thierry Bouilly (vidéo)

Interviews
- Yannick Cottin, Porte parole DAL 35
- Spartacus
- Kheda
- Carole Bohanne, Réseau Education sans Frontières - DAL 35

Parmi ces migrants, de nombreux enfants scolarisés

Otto, jeune collégien, scolarisé aux Hautes Ourmes à Rennes, avait 5 ans quand il a quitté la Géorgie, traversé l'Europe et poursuivi sa scolarité en Espagne. Il a souvent dormi dans la rue avec sa famille avant de trouver un peu de répit en Bretagne. Aujourd'hui, près de 70 enfants, comme lui vivent dans ce squat. de Pacé. Depuis plusieurs semaines des associations tentent de leur faire suivre une scolarité normale...
Ainsi à Rennes, 5 établissements disposent d'une classe d'accueil pour des enfants non francophones. Mais si demain Otto et ses frères sont expulsés que restera-t-il de leurs efforts d'adaption, des prouesses qu'ils réalisent chaque jour avec leur famille pour suivre une scolarité presque normale ?
Si le 115 les ballote d'un hôtel à l'autre, s'ils dorment à nouveau dans la rue, ils ne seront plus des écoliers comme les autres.

La scolarisation des enfants de migrants, le reportage de Marc-André Mouchère et Thierry Bouilly (vidéo)

Bilan de l'action collective du 14 novembre.

Avec le  Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers, le Conseil des Migrants, et RESF 35, nous avons décidé d'occuper, à partir de 15h, hier 14 novembre, 5 lieux dans Rennes de manière simultanée : La Préfecture, le Conseil Régional, Rennes Métropole, le CDAS de Kléber et la mairie de quartier du Blosne.

Le Mensuel de Rennes qui a annoncé l'action trop tôt nous a valu des grilles fermées.

Nous avons obtenu des évacuations policières et une fax du président du Conseil Régional adressée au Préfet et lui demandant d'utiliser tous les moyens pour résoudre la situation actuelle.

Dans Ouest France ce matin :

mercredi 14 novembre 2012

13 novembre 2012 : Expulsion de Roumains au 102 Canal St Martin.

Le 13 novembre 2012.

Ce matin, des familles originaires de Roumanie ont été expulsées de la maison qu'elles occupaient au 102 Canal Saint Martin à Rennes.


https://mail-attachment.googleusercontent.com/attachment/?ui=2&ik=564ebdcc30&view=att&th=13afb9745eeda9c1&attid=0.1&disp=inline&safe=1&zw&saduie=AG9B_P_A-XRl6606NZI3ugF_d5X_&sadet=1352929787745&sads=q2nEtRoA2QW9v8F8-4p4iF1M9i0

Représentants de la préfecture, huissiers, et pas mal de policiers pour mener à bien l'opération.
La police nationale surveillait les dangereuses familles rassemblant leurs affaires, et empêchait les quelques militants, voisins et journalistes présents de s'approcher.
Leurs collègues de la Police Aux Frontières ont contrôlé les personnes expulsées.
La police municipale était là aussi, représentant une mairie socialiste décidée à raser une bonne partie des maisons du secteur pour son projet d'aménagement des Prairies Saint-Martin.

La société Théaud était aussi de la partie, pour emporter les matelas et l'électroménager dans un camion-benne. Que penser d'ailleurs de ces entreprises qui arrondissent leur chiffre d'affaire en confisquant et en détruisant des objets appartenant aux pauvres et aux étrangers ?

La préfecture aurait demandé au 115 d'accorder trois nuits d'hébergement aux personnes présentes. Pour le moment, impossible de savoir où ce sera, si les familles seront séparées, ni ce qu'elles sont sensées devenir après ces trois nuits. Pas non plus de solution pour les habitants absents au moment de l'opération policière. Pas d'endroit pour stocker les affaires qui leur restent, qu'ils trimballent au bout de la rue dans un caddie. Ils ont aussi deux chiens, dont on imagine qu'ils ne seront pas les bienvenus au foyer ou à l'hôtel.



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Avec des militants du DAL et quelques voisins solidaires, ils essaient de réfléchir à des solutions. Le temps qu'une interprète arrive, les enfants et les jeunes qui parlent plus le français parce qu'ils sont scolarisés font la traduction. Certains font dans l'ironie, l'un d'eux dit au revoir aux policiers avec un sourire et des gestes exagérés. Une fille de 16 ans explique qu'elle n'a pas pu s'inscrire au collège, qui n'est plus obligé de l'accueillir à son âge. De toute façon, aujourd'hui personne n'a été à l'école quand ils ont su qu'ils allaient être expulsés.


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Une maison voisine devrait subir le même sort dans l'après-midi. Ses habitants commencent à rassembler leurs affaires.

Edit du 14 novembre 2012:
Au total ce sont 3 logements vidés de leurs occupants à Rennes hier.
Une trentaine de personnes au total dont la moitié de mineurs, certains scolarisés dans des établissements rennais.
Alors que la préfecture avait promis 3 nuits d'hôtel à quelques familles roumaines, le gérant les a jetés dehors ce matin. Nous avons rappelé la préfecture qui nous a assuré que l'hôtel était réservé pour 3 nuits, mais ce soir, à l'hôtel, on a refusé de les recevoir.
Ils ont rejoint la réquisition de Pacé et se préparent donc à vivre une nouvelle expulsion. 

[Reportages de militants du DAL35 et du Collectif de Soutien aux Sans Papiers]

Reportage de France 3 sur l'action d'aujourd'hui.

Pour les demandeurs d'asile : actions coup de poing à Rennes

Différents mouvements et associations, Le DAL, le Collectif de soutien aux personnes Sans-papiers, RESF (Réseau d'Education Sans-frontière) ont décidé d'investir conjointement et avec des migrants, cinq lieux à Rennes.
Des migrants et défenseurs des demandeurs d'asile occupent le Service départemental d'action sociale © Isabelle Rettig - France 3 Bretagne
© Isabelle Rettig - France 3 Bretagne 
Des migrants et défenseurs des demandeurs d'asile occupent le Service départemental d'action sociale
Ils ont investit la Préfecture, d'où ils ont été refoulés, le Conseil régional, le Service départemental d'action sociale Kléber, l'Hôtel de Rennes Métropole, la Mairie du Blosne. Plusieurs associations et mouvement rennais, DAL 35, Collectif de soutien aux personnes sans-papiers, Réseau d'Education sans frontière ont décidé d'occuper ce mercredi cinq lieux rennais.
Ils réagissent à la série d'expulsions dfe Roms, à Rennes ces derniers jours et à la menace d'expulsion du squat de Pacé, le plus grand de France, où pas moins de 240 migrants sont hébergés depuis des mois.
Les revendications de l'association Dal 35 sont les suivantes : "Nous ne voulons pas attendre un drame humain dans la rue cet hiver pour que les élus expriment poliment leur indignation. Nous avons donc décidé d'occuper simultanément plusieurs lieux publics, afin de mettre l' Etat et les élus face à leurs responsabilités, pour faire face à l'urgence sociale sur leur territoire. Nous leur demandons de sortir de leur silence coupable afin de trouver des solutions de relogement humainement acceptables pour tous".

Occupation du service d'action sociale Kléber à Rennes © Isa Rettig - France 3 Bretagne
© Isa Rettig - France 3 Bretagne Occupation du service d'action sociale Kléber à Rennes

Occupation de 5 lieux dans Rennes aujourd'hui. Renfort bienvenu !

Communiqué du 14.11.12

Pas d'expulsion, sans relogement !

Depuis des mois, des hommes, des femmes, des enfants,  sont laissés à la rue à Rennes.
Aujourd'hui 400 migrants ont trouvé refuge dans les réquisitions du DAL 35, mais dès demain 250 d'entre-eux, dont 64 enfants, sont menacés d'expulsion.

Les réquisitions du DAL 35 ont débuté en 2009 face au désengagement de l'Etat qui ne respectent plus ses obligations légales vis à vis des demandeurs d'asile. Ce sont les pouvoirs publics qui ont eux-même créer cette pénurie en concentrant les migrants dans les villes où se trouvent les préfectures de région, comme à Rennes, sans adapter les conditions d'accueil.

Derrière cette pénurie organisée se cache la volonté de l'Etat ne pas voir s'installer durablement ces migrants en France. Comme partout en France, la Préfecture d'Ille et Vilaine préfère favoriser l'hébergement précaire en enrichissant des marchands de sommeil, plutôt que de trouver des solutions pérennes moins onéreuses.
Malgré le plan hivernal, le 115 est déjà saturé et ne peut plus faire face même aux situations de grande détresse : des enfants, des femmes enceintes, des étrangers malades sont laissés chaque jour à la rue et se retrouvent dans les réquisitions du DAL 35.

Le nouveau gouvernement, qui nous avait promis le changement, reprend les mêmes thèses que ces prédécesseurs en se retranchant derrière le manque de moyens. Nous ne pouvons accepter ce discours, qui entraîne la concurrence entre les exclus et alimente la propagande de l'extrême-droite.

Au lendemain de la triple expulsion laissant des mineurs roumains à la rue,  et à la veille de la date décidée par la justice pour l'expulsion du "plus grand squat de France", notre colère et notre inquiétude montent !

Nous ne voulons pas attendre un drame humain dans la rue cet hiver pour que les élus expriment poliment leur indignation. Nous avons donc décidé d'occuper simultanément plusieurs lieux publics, afin de mettre l' Etat et les élus face à leurs responsabilités, pour faire face à l'urgence sociale sur leur territoire. Nous leur demandons de sortir de leur silence coupable afin de trouver des solutions de relogement humainement acceptables pour tous.

Face aux pratiques de déni des droits élémentaires, nous voulons rappeler que Français ou étrangers, avec ou sans-papiers, avoir un toit est un droit pour tous.


Le DAL 35

Contact : 06 48 26 61 40

dimanche 11 novembre 2012

Communiqué de presse FNARS 35


Squat de Pacé. Des associations sociales s’alarment
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Squat-de-Pace.-Des-associations-sociales-s-alarment_40823-2130966------35238-aud_actu.Htm

La bagarre entre ressortissants tchétchènes et mongols, qui a fait sept blessés au squat des migrants à Pacé, mardi, fait réagir la fédération nationale des associations de réinsertion sociale (FNARS 35).
« La bonne volonté militante ne suffit pas »
« Plus de 250 personnes de nationalités différentes vivent dans ce squat depuis 6 mois, sans l’intervention de travailleur social mandaté par une association spécialisée dans l’urgence sociale et l’accueil des demandeurs d’asile, écrit la fédération dans un communiqué. Seules des associations militantes sont présentes. L’état psychologique ou physique résultant de la rupture avec le pays d’origine, l’incertitude qui sera réservée à la demande d’asile, la précarité matérielle et économique mais aussi les cohabitations difficiles entre ethnies ou nationalités différentes peuvent constituer des explications à ces violences. Elles démontrent aussi que l’accueil des personnes en situation d’urgence nécessite des compétences et que la bonne volonté militante ne suffit pas : voulant faire le bien, elle s’expose aux risques du pompier pyromane. »
« Nous craignons de nouveaux incidents violents »
La fédération tire la sonnette d’alarme et interpelle les pouvoirs publics :« Au moment où se met en place le plan « hiver », nous répondons à seulement 20 % des demandes d’hébergement. À défaut d’une réponse de qualité, nous craignons de nouveaux incidents violents, y compris dans les établissements et services d’accueil d’urgence que gèrent nos associations. »

Le Dal35  dénonce  l’ambiguïté de ces propos.

Faut-il ne rien faire parce que « La bonne volonté militante ne suffit pas » ?


 « La bonne volonté militante ne suffit pas » mais l'absence de toute intervention depuis 3 ans "d'associations spécialisées dans l'urgence sociale et l'accueil de demandeurs d'asile" sur les squats de migrants de Rennes et Rennes-Métropole indique clairement les limites actuelles de leurs compétences. 

Noublions pas les appels des travailleurs sociaux au Dal35 pour les personnes à la rue dont ils ne savent quoi faire ; le Dal35, dernier recours avant la rue

Le Dal35 rappelle qu'aujourd'hui  l'urgence est de donner avant tout un toit à tous.

Pour mémoire, plusieurs centaines de personnes sont quotidiennement à la rue à Rennes.
Cette situation est la résultante de la remise en cause systématique de l'accompagnement social, sans que cela ait provoqué les résistances ou tout au moins des réactions de la part des dirigeants des fédérations et associations qui ont laissé faire ou voire se sont associées à certaines politiques qui allaient à l'encontre de l'éthique des salariés et contre les intérêts des migrants.

Le Dal35 s'oppose à toute idée de " concurrence" entre les publics qui pourrait être utilisée et trouve pour le moins maladroit d'opposer compétences militantes et compétences du travail social.

Profiter d'un fait divers pour tirer la sonnette d'alarme est  redoutable et laisse libre cours aux interprétations diverses.

S'associer et participer aux diverses manifestations des associations militantes concernant le mal logement ou l'absence de logement, voire d'hébergement nous semble la meilleure méthode pour interpeller la préfecture et les élus d'Ille-et-Vilaine !



AU SUJET DES COMMENTAIRES SUR LES « ÉVÈNEMENTS » DE PACÉ.

La « beauté » de la misère est un fantasme véhiculé par les classes dominantes qui voudraient, qu'en plus de subir sans protester le chômage, la traque policière, les affres de la faim et l'absence de logement, ils le fassent avec sérénité, tout en développant des valeurs morales exceptionnelles : un bon pauvre devrait donc être un pauvre consentant et souriant, moralement irréprochable. Or on sait, au moins depuis London et Orwell, que c'est impossible (les « événements » de Pacé n'en sont qu'une illustration somme toute assez classique). Feindre de le découvrir et s'en offusquer résonne comme une insulte à la misère.
Le vrai miracle est que, dans une précarité extrême, sans aucun accompagnement, ce genre de drame ne se soit pas produit avant. Plutôt que de continuer à monter en épingle ces événements dramatiques, il conviendrait de saluer l'extraordinaire civisme de la majorité des résidents de Pacé qui, durant plusieurs mois et dans les pires conditions, ont su malgré tout s'organiser pour la gestion de la vie quotidienne et s'entraider (oui, oui : on sait aussi partager entre pauvres !).
Bien sûr que les militants du DAL et des autres associations gravitant autour des Migrants sont conscients que « l'accueil de personnes en situation d'urgence nécessite des compétences et que la bonne volonté militante ne suffit pas ». C'est la raison pour laquelle, systématiquement et avec opiniâtreté, ils ne cessent de rappeler l'État à ses devoirs, notamment vis à vis des demandeurs d'asile (cf les dépôts de référés).
Mais, en l'absence de réponse institutionnelle, quelle est la meilleure attitude ? Abandonner toutes ces familles à la jungle de la rue ou chercher, au minimum, à leur offrir un toit ? Le crime est-il de détourner les yeux devant un nourrisson de trois mois dans un froid matin d'hiver et de poursuivre sa route au nom de « l'absence de compétences » … ou de le prendre dans ses bras ? À plus forte raison, quand ce sont parfois les travailleurs sociaux eux-mêmes ou le corps médical qui nous appellent à l'aide … (Notons, au passage, que les organisations syndicales des travailleurs sociaux annoncent redouter de graves problèmes pour les mois à venir, y compris  à l'intérieur même des structures institutionnelles, faute de moyens suffisants)
Le vrai scandale est que, pour faire des économies et pouvoir ainsi continuer à exonérer les tenants de l'argent de leurs obligations sociales, l'actuel gouvernement, tout comme les précédents (si ce n'est plus!) transfère ses responsabilités sur les associations. Évidemment, respecter la loi en accordant un logement aux demandeurs d'asile et en embauchant des travailleurs sociaux, cela coûte cher. Aujourd'hui, pendant que des diplômés restent au chômage, des Migrants souffrent d'un cruel manque d'accompagnement. Il est évident que tout le monde aurait à gagner à un assainissement de la situation.
Par ailleurs, fondamentalement, il est important de rappeler que les Migrants ne revendiquent pas le « statut » d'assistés : ils souhaitent seulement pouvoir vivre normalement, comme tout un chacun, c'est à dire pouvoir travailler pour se nourrir, se loger et éduquer leurs enfants dignement. Pour cela une seule solution : la régularisation.
Comment se fait-il  qu'au sortir de la guerre, dans un pays en ruine, endetté, il ait été possible de créer la sécurité sociale, les allocations familiales, les caisses de retraite, tout en intégrant des milliers de travailleurs immigrés chargés de reconstruire le pays ? Cherchons l'erreur …
Quant aux déclarations de certains affirmant qu'il nous est « impossible d'accueillir toute la misère du monde », un petit retour sur l'histoire pourrait être utile. Avons-nous vraiment demander des visas d'entrée aux Amériques, à l'Asie, à l'Afrique pour y exporter notre misère et coloniser leurs territoires ? Comment s'est constituée la richesse économique de l'Europe ? Avons-nous consulté les peuples concernés avant de soutenir leurs dictateurs et de faire fleurir nos industries d'armement ? Juste retour du bâton, diront certains.

Joëlle.

Rennes Marche des Migrants du 10/11/2012


400 à 500 personnes ont convergées place de la gare à l'appel du Conseil des Migrants. Une marche soutenue par 27 organisations.


DSCN0840[1] par Dal_Rennes



Rennes Marche des Migrants 10 novembre 2012 par Dal_Rennes




Voir aussi le réportage de Ouest-France.fr
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Manifestation-de-soutien-aux-sans-papiers-a-Rennes_40823-2131609------35238-aud_actu.Htm



mercredi 7 novembre 2012

A diffuser largement ! Mouvement soutenu par 27 organisations à ce jour !



MARCHE DES MIGRANT-E-S

SAMEDI 10 NOVEMBRE 2012

Rassemblement à RENNES
Place de la gare à 14 heures

À l’initiative du Conseil des Migrants


En France, les étrangers ont des droits ! 
Seulement, les autorités ne les respectent pas toujours et beaucoup d’étrangers ne parviennent pas à accéder pleinement à leurs droits.

Ainsi, près de Rennes à Pacé, 300 personnes étrangères dont 80 enfants vivent dans une réquisition soutenue par l’association Droit Au Logement (DAL). Et une décision de justice prévoit de les expulser le 15 novembre prochain. Nous ne pouvons tolérer que ces personnes se retrouvent à la rue : elles ne pourront davantage accéder à leurs droits et cela aggraverait un certain nombre de pathologies déjà présentes au sein de la communauté migrante. Et face à cette situation, que nous dénonçons aujourd’hui, on constate le silence absolu des autorités en place !

C’est pourquoi le Conseil des Migrants de Rennes appelle à une marche de soutien
et de solidarité avec les personnes migrantes.

 NOUS REVENDIQUONS :
  1. Le droit au logement pour tous et le relogement des personnes étrangères hébergées dans les réquisitions du DAL à Pacé et dans d’autres lieux. L’augmentation des places en CADA.
  2. La suppression des tests médicaux « inhumains et dégradants », prétendant vérifier l’âge des mineurs étrangers isolés (MIE) y compris lorsque les mineurs ont un extrait d’acte de naissance. L’amélioration des conditions d’accueil de la Mission (structures et familles d’accueil).
  3. L’élargissement des heures d’ouverture des services de la préfecture qui accueillent les étrangers afin de mettre fin à la politique de quota quotidien.  
  4. L’accès à la domiciliation de toutes personnes étrangères, notamment de celles qui sollicitent le réexamen de leur dossier OFPRA.
  5. La possibilité d’avoir accès à un titre de séjour même sans passeport ou un dossier médical même sans pièce d’identité avec photo.
  6. Le droit à la scolarité pour tout enfant étranger sans-papier ou non.
  7. L’arrêt du démantèlement des squats de Roms.
  8. La libre circulation et la libre installation de toutes les personnes étrangères.
  9. Le droit au travail pour toutes les personnes étrangères.
  10. La régularisation de toutes les personnes sans-papiers et sans critères.

Conseil des Migrants, 23 bis place de Serbie au Blosne.

Chaque samedi de 16h00 à 18h00, une permanence est ouverte aux migrants

pour l’accueil et l’accompagnement.


Marche soutenue par (premiers signataires):Droit au logement DAL35 et 56, Réseau éducation sans frontière RESF35, Nouveau Parti Anticapitaliste NPA, Gauche Unitaire GU, Ligue des droits de l'homme LDH Rennes, l'Assemblée citoyenne rennaise du Front de Gauche AC FdG, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique FASE, Fédération Syndicale Unitaire FSU, Parti de Gauche PG, Maison Internationale de Rennes MIR, Mouvement de la Paix, Asso France-Palestine Solidarité AFPS, Asso des Travailleurs Maghrébins de France ATMF, Parti Communiste Français PCF Rennes Métropole, Mouvement des Chômeurs Précaires en Lutte MCPL, Lutte Ouvrière LO, Vie Nouvelle Rennes, Europe Ecologie Les Verts EELV, syndicat SUD-éducation, Gauche Anticapitaliste GA, Mouvement des Jeunes Communistes35 MJCF,  Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples MRAP, ATTAc, CIMADE, Mouvt International pour le Développement de l'Afrique Francophone MIDAF,  CRIDEV, Sud-Education,

Expulsion de la maison Bd de Guines.

Le 6 novembre à 15 h, la Ville de Rennes a fait évacuer la maison du boulevard de Guines occupée par des migrants et le DAL 35 depuis juin 2010. 

Les personnes expulsées ont pu récupérer leurs affaires personnelles, mais les meubles, matelas et électroménager ont été détruits !

La quinzaine de demandeurs d'asile célibataires qui y vivaient sont à la rue. 


Les 3 familles ont été placées à l'hôtel jusqu'à la fin de la semaine, puis iront rejoindre à la rue les familles que le 115 n'arrive pas à héberger, les expulsés des 2 squats évacués en octobre, et tous ceux qui le seront bientôt du grand squat de Pacé ? 

 

Certes, cette maison avait besoin d'être réhabilitée, mais la Ville de Rennes aurait peut-être pu trouver une solution pour ces  familles, plutôt que de mettre à la rue en plein hiver  trois enfants de moins de deux ans et un jeune adulte handicapé.

Le DAL 35 est très inquiet en ce début de période hivernale, et craint une situation humanitaire catastrophique dans les semaines à venir.

dimanche 4 novembre 2012

Solidarité avec les migrant(e)s de Pacé ! Des logements pour tous et toutes


Tous et toutes à Pacé le mercredi 07 novembre !

Depuis le mois de mai, 250 personnes migrantes (dont 80 enfants) occupent une ancienne maison de retraite vide à Pacé avec l’aide de l’association DAL (Droit au Logement). Cette occupation est le résultat d’une politique du logement qui, depuis des années et encore aujourd’hui, laisse sans solution des centaines de milliers de gens, français ou étrangers, avec ou sans papiers. Pour l’occupation de Pacé, les autorités préfectorales n’ont à ce jour proposé aucune solution alternative.

Pire, suite à une décision de la justice favorable aux autorités, la préfecture se contente de menacer : le 15 novembre, les occupant(e)s de Pacé seront expulsé(e)s par la force. Les hommes, les femmes, les enfants de l’occupation se retrouveront à la rue, au mieux hébergé(e)s en urgence par le 115, qui se dit déjà saturé. Et tout ceci alors que 10 000 logements vides sont disponibles dans l’agglomération rennaise.

C’est dans ce contexte menaçant et angoissant pour les migrant(e)s sans logement de Pacé qu’un groupuscule d’extrême droite appelle, dans des termes orduriers, à manifester le mercredi 7 novembre en fin de journée pour revendiquer l’expulsion des migrant(e)s de Pacé, volant ainsi au secours de la préfecture !

Dans ce contexte aussi, nous avons décidé de réaffirmer notre solidarité avec les migrant(e)s et de redire haut et fort :

Un toit, c’est un droit ! Des logements pour tous et toutes !
Non aux expulsions !
Non au racisme !
Nous appelons donc à la solidarité avec les personnes migrantes de Pacé et, au-delà, avec toutes les personnes migrantes :


RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AUX MIGRANT(E)S DE PACÉ 
Mercredi 7 novembre à partir de 17 h
Résidence du Parc (lieu de l’occupation), Avenue Pinault à Pacé
à l’initiative du réseau 35 de vigilance
contre le racisme et la xénophobie d’Etat.


MARCHE DES MIGRANTS
pour l’égalité des droits entre français et étrangers
Samedi 10 novembre à 14 h, place de la gare à Rennes
à l’initiative du Conseil des Migrants.

A l’appel du Réseau 35 de vigilance contre le racisme et la xénophobie d’Etat

Appel soutenu par AC !, ATMF35, ATTAC, CAR, CDM, CRIDEV, DAL, ÉÉ-FSU, EELV, FASE, France-Palestine, GA (Rennes et 35Nord), GU, JC, JE, LDH (sections Rennes et St Malo), MIR, MRAP, NPA, PCF (Rennes métropole), PG, RESF, RUSF, Solidaires, SOS Racisme, SNUITAM-FSU, UDB


 Pétition en ligne : Soutien de la réquisition DAL35 de Pacé

L’ÉTAT DOIT RESPECTER LA LOI !